Quelques mots au sujet de Jean-Jean

Robin Renucci est un directeur d’acteurs rare, intelligent, opiniâtre et respectueux, qui sait allier à la compétence la bienveillance. Nous avons eu la chance de (re) découvrir le « jeu cinéma » sous sa conduite.
Une semaine de répétitions intense : analyse des personnages, de leurs motivations, leurs états successifs, les situations, les rapports, l’œuvre de l’auteur. Nous avons sans relâche (ré)appris, réplique par réplique, à lâcher toute volonté de « saisir l’anguille », appris à nous rapprocher de nous, à ne pas jouer mais à « être joué », penser et parler. Rien de forcément nouveau sur le plan théorique, mais une application pratique rigoureuse de ces principes en or, la rencontre puis le dépassement des ses limites, accompagné par Robin Renucci, dans la joie, la complicité, sans violence mais avec, parfois, une certaine fermeté, nécessaire et salutaire.
Un tournage de cinq jours, tout aussi intense et jouissif, au cours duquel le réalisateur, outre ses qualités de directeur d’acteurs et de metteur en scène, a manifesté des connaissances techniques cinématographiques indéniables et prouvé, par là, qu’il avait l’étoffe d’un « maître ».

Jacques MAURY, Comédien

Oncle Vania au théâtre, par Robin Renucci

Robin Renucci à interprété le rôle d'Oncle Vania au théâtre. Lors d'une interview donnée à TV5 Monde, il s'exprime sur la modernité de la pièce de Tchekhov.
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Une expérience atypique

« Jean-Jean » n’est pas un projet comme les autres. Plus qu’un film, c’est une expérience rare. Faire se rencontrer un metteur en scène passionné et une équipe de comédiens enthousiastes dans leur désir de perfectionner leur art, les faire cohabiter dans un lieu clos durant quinze jours autour d’un auteur aussi génial que Tchekhov ne pouvait qu’interpeller le producteur que je suis, toujours à la recherche d’expériences nouvelles et enrichissantes.
La transposition d’une pièce écrite à la fin du XIXème siècle en un film dont l’action se déroule de nos jours ne posa aucun problème tant les personnages d’Oncle Vania sont à la fois universels et intemporels.
La campagne Russe est devenue la Provence, le domaine agricole, une bastide du Haut-Var et les personnages de la pièce se sont tout naturellement glissés dans la peau de nos contemporains, avec leurs qualités et leurs défauts.

Outre sa direction d’acteur, subtile et intentionnée, j’ai surtout apprécié chez Robin Renucci son approche en tant que réalisateur et sa manière de s’approprier en quelques instants un lieu, d’y placer les caméras de manière à ce que le cadre de l’image soit toujours au plus près des acteurs, de leur intimité.

Jean-Jean est donc né de cette expérience originale, fruit d'un travail collectif rigoureux. Il ne me reste plus qu'à souhaiter que ce film puisse s'inscrire, je l’espère modestement, dans la continuité des adaptations réussies d’Oncle Vania par Andreï Kontchalovsky en 1970 et de Louis Malle en 1994.

Frédéric DAUDIER, producteur