Quelques
mots au sujet de Jean-Jean
Robin
Renucci est un directeur d’acteurs rare, intelligent, opiniâtre
et respectueux, qui sait allier à la compétence la bienveillance.
Nous avons eu la chance de (re) découvrir le « jeu
cinéma » sous sa conduite.
Une semaine de répétitions intense : analyse des
personnages, de leurs motivations, leurs états successifs, les
situations, les rapports, l’œuvre de l’auteur. Nous
avons sans relâche (ré)appris, réplique par réplique,
à lâcher toute volonté de « saisir l’anguille »,
appris à nous rapprocher de nous, à ne pas jouer mais
à « être joué », penser et
parler. Rien de forcément nouveau sur le plan théorique,
mais une application pratique rigoureuse de ces principes en or, la
rencontre puis le dépassement des ses limites, accompagné
par Robin Renucci, dans la joie, la complicité, sans violence
mais avec, parfois, une certaine fermeté, nécessaire et
salutaire.
Un tournage de cinq jours, tout aussi intense et jouissif, au cours
duquel le réalisateur, outre ses qualités de directeur
d’acteurs et de metteur en scène, a manifesté des
connaissances techniques cinématographiques indéniables
et prouvé, par là, qu’il avait l’étoffe
d’un « maître ».
Jacques
MAURY, Comédien
Oncle Vania au théâtre, par Robin Renucci
Robin
Renucci à interprété le rôle d'Oncle Vania
au théâtre. Lors d'une interview donnée à
TV5 Monde, il s'exprime sur la modernité de la pièce de
Tchekhov.
Voir
l'interview sur You-Tube
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Une expérience atypique
«
Jean-Jean » n’est pas un projet comme les autres. Plus qu’un
film, c’est une expérience rare. Faire se rencontrer un
metteur en scène passionné et une équipe de comédiens
enthousiastes dans leur désir de perfectionner leur art, les
faire cohabiter dans un lieu clos durant quinze jours autour d’un
auteur aussi génial que Tchekhov ne pouvait qu’interpeller
le producteur que je suis, toujours à la recherche d’expériences
nouvelles et enrichissantes.
La
transposition d’une pièce écrite à la fin
du XIXème siècle en un film dont l’action se déroule
de nos jours ne posa aucun problème tant les personnages d’Oncle
Vania sont à la fois universels et intemporels.
La
campagne Russe est devenue la Provence, le domaine agricole, une bastide
du Haut-Var et les personnages de la pièce se sont tout naturellement
glissés dans la peau de nos contemporains, avec leurs qualités
et leurs défauts.
Outre
sa direction d’acteur, subtile et intentionnée, j’ai
surtout apprécié chez Robin Renucci son approche en tant
que réalisateur et sa manière de s’approprier en
quelques instants un lieu, d’y placer les caméras de manière
à ce que le cadre de l’image soit toujours au plus près
des acteurs, de leur intimité.
Jean-Jean
est donc né de cette expérience originale, fruit d'un
travail collectif rigoureux. Il ne me reste plus qu'à souhaiter
que ce film puisse s'inscrire, je l’espère modestement,
dans la continuité des adaptations réussies d’Oncle
Vania par Andreï Kontchalovsky en 1970 et de Louis Malle en 1994.
Frédéric
DAUDIER, producteur
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